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Dernière modification : 9 mars 2018

Histoire des sciences et transferts des savoirs
Les travaux de Gérard Simon et d’Yves Bouligand à la lumière de leurs archives

Nathalie QUEYROUX – CAPHÉS
2015

  Sommaire  

 « Yves Bouligand »

En collaboration avec le Pr. Michel Morange (projet « Molécularisation de la biologie »)

En 2013, le Centre documentaire du CAPHÉS a eu le privilège que lui soit proposé le fonds Yves Bouligand, fonds comprenant ses archives et sa bibliothèque de travail. Ce fonds ainsi constitué, aujourd’hui traité et décrit, présente un double intérêt. Le premier est scientifique : passionné par les questions de morphogenèse, Yves Bouligand a été précurseur dans l’émergence d’interactions fructueuses entre la physique et la biologie et un acteur influent de la biologie théorique. Le second intérêt du fonds est artistique, car les dessins et maquettes réalisés par Yves Bouligand sont d’une extraordinaire beauté.

La journée du 26 novembre 2016 et l’exposition ont permis d’enrichir notre compréhension de la personnalité et de l’œuvre d’Yves Bouligand. Un public nombreux a participé à la journée et visité l’exposition, et les multiples échanges n’ont jamais tourné à la confrontation, malgré les différentes tendances scientifiques représentées dans la salle ! Yves Bouligand ne dédaignant pas la controverse, loin de là, l’esprit vif des participants a permis de lui rendre hommage.

Marc Mézard, directeur de l’ENS, est venu ouvrir la journée intitulée « Yves Bouligand (1935-2011) ; entre observations et théories, science et art ». Puis Nathalie Queyroux, responsable du Centre documentaire du CAPHÉS, a rendu compte brièvement de la constitution du fonds Yves Bouligand. Le témoignage des enfants d’Yves Bouligand a suivi : Claire et Jérôme, eux-mêmes devenus chercheurs, ont partagé avec l’assistance des souvenirs d’enfance liés à l’activité scientifique de leur père, rappelant ainsi à tous ceux qui l’avaient connu des traits de son caractère, son implication dans son travail accompagnée de son humour et de son goût pour les canulars scientifiques. Sont intervenues ensuite deux des anciennes étudiantes d’Yves Bouligand. Françoise Livolant a traité de l’intérêt d’Yves Bouligand pour les systèmes mésomorphes, Marie-Madeleine Giraud-Guille des cristaux liquides et de la morphogenèse des tissus squelettiques. L’après-midi, Jacques Demongeot a rappelé certaines étapes de l’histoire de la Société de biologie théorique dont Yves Bouligand a été le président et un membre très actif. Enfin, la journée s’est terminée par l’intervention de Michel Morange, co-organisateur de cette journée avec le CAPHÉS. Son intervention a permis de nuancer certaines des oppositions dressées entre l’œuvre d’Yves Bouligand et celles des biologistes moléculaires. Cet ensemble d’interventions a permis de replacer Yves Bouligand dans le contexte historique des différents courants de la biologie de son époque et de juger de l’apport original de son œuvre dans la dimension interdisciplinaire qui a été la sienne.

L’exposition, intitulée « Formes et dessins dans l’œuvre scientifique d’Yves Bouligand : cristaux liquides et biologie », s’est tenue dans la salle historique de la Bibliothèque Ulm-Lettres et sciences humaines du 26 novembre au 23 décembre 2015. Restées proches d’Yves Bouligand, Françoise Livolant et Marie-Madeleine Giraud Guille ont accompagné la famille Bouligand dans sa démarche de don des archives et des ouvrages constituant sa bibliothèque de travail. Très impliquées pour faire connaître l’œuvre de leur maître, elles ont alors accepté d’endosser le rôle de commissaires scientifiques de l’exposition proposant et commentant une sélection de 70 dessins scientifiques, parmi les 600 présents dans le fonds. Ayant rédigé l’inventaire des archives, David Denéchaud, du Centre documentaire du CAPHÉS, a porté le projet de l’exposition pour l’équipe. Il a accompagné le projet dans toutes ses étapes, contribué à la remise en contexte des travaux d’Yves Bouligand par la mise en avant de textes pertinents et enfin mis en forme l’exposition elle-même par la conception de tous les panneaux associés aux vitrines. Devant la qualité graphique des dessins d’Yves Bouligand, il a paru tout à fait opportun de demander à un artiste d’intervenir en contrepoint des données scientifiques. Daniel Lacomme, artiste peintre et professeur à l’ENSBA, s’est joint au projet. Par les éclairages inédits qu’il a apportés, il a permis d’avoir accès aux dessins d’Yves Bouligand également d’un point de vue artistique. L’exposition a, pour la première fois, révélé l’extraordinaire diversité des dessins et des dons artistiques d’Yves Bouligand. La publication chez Hermann du catalogue de l’exposition est actuellement en préparation.

 

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