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Le Narrenschiff de Sébastien Brant
Frédéric BARBIER – IHMC
2015-2016
- Résumé, p1
- Description, p2
Résumé
Publié à Bâle en 1494 (1493 n. s.), le Narrenschiff (Stultifera navis, La Nef des fous) fonctionne comme l’idéaltype de plusieurs innovations majeures induites par l’apparition de l’imprimerie.
- Sur le plan de l’écriture : l’auteur, un contemporain, est un clerc, mais il rédige en langue vernaculaire et il prévoit d’accompagner son texte par une illustration très riche.
- Le Narrenschiff met en évidence la nouvelle configuration du champ littéraire et le rôle du libraire éditeur.
- Sur le plan de l’histoire de la lecture et de ses pratiques : avec ses vingt-six éditions – en allemand, latin, français et néerlandais, publiées avant 1501 – il est un véritable best-seller, qui a pu atteindre 13 000 exemplaires diffusés en sept ans à peine. Ce succès se prolonge dans les premières décennies du XVIe siècle.
L’objectif de l’enquête consacrée au Narrenschiff vise à reprendre le dossier de cet ouvrage particulièrement connu, en mettant l’accent d’abord sur le comparatisme d’une édition (et d’une langue) à l’autre, mais aussi sur les conditions et sur la conjoncture de sa réception. La cadre chronologique choisi s’étend de 1493 (1ère édition allemande) à 1574 (édition bâloise, à l’adresse de Sebastian Henripetri) et 1579 (édition lyonnaise, par Jean d’Ogerolles). De fait, la tradition du Narrenschiff semble avoir largement disparu à partir de la fin du XVIe siècle : mentionnons pourtant une édition beaucoup plus tardive, donnée à Augsbourg par Johann Caspar Bencard en 1708, mais avec un contenu et une « mise en livre » radicalement différents de ceux des modèles anciens.