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Dernière modification : 13 décembre 2016

Polychromie antique, théories, interprétation et recréations

Journée d’étude

 Historicité du décor mural à l’Antique en Europe au XIXe siècle

 

25 octobre 2016
Amphithéâtre PSL

 

Organisation : Delphine Burlot (AOrOc)

 

Si les textes antiques relatifs à la peinture ont toujours intéressé les peintres et les savants européens, une nouvelle lecture en est faite dans la première moitié du XIXe siècle, à l’aune des découvertes réalisées dans le domaine de l’histoire antique et de l’archéologie mais également d’un goût renouvelé pour la polychromie. Les théories sur l’emploi de la couleur dans l’Antiquité se développent suite à l’apparition de plusieurs facteurs sans la conjonction desquels elles n’auraient pas vu le jour. Tout d’abord, l’exploitation du site de Pompéi à ciel ouvert, par les Français d’abord, puis de nouveau par les Napolitains, et le don de peintures à des collectionneurs européens ou à des institutions muséales ont contribué à faire connaître la peinture romaine antique en Europe, alors qu’elle était peu accessible auparavant. Ensuite, le développement de l’imprimerie, et plus particulièrement l’invention de la chromolithographie, ont permis l’impression de motifs pompéiens en couleur (W. Zahn) et leur diffusion rapide dans toute l’Europe. Enfin, la mise au jour, à Pompéi, de matériel de peintres, dont des gobelets contenant des pigments bruts, fut une opportunité fantastique pour les chimistes étudiant la couleur, qu’ils ont saisie instantanément (Chevreul, Davy). Ajoutons à cela que le développement du philhellénisme, déplaçant le regard antiquaire vers les monuments de la Grèce et de la Sicile, a poussé les artistes, sensibilisés à la couleur grâce aux découvertes campaniennes, à considérer avec attention les restes de polychromie encore visibles sur les temples et les statues.

L’élaboration des théories sur la polychromie par des architectes (Hittorff, Semper) est suivie de leur mise en pratique dans des bâtiments publics, églises, dioramas, opéras, musées. La reviviscence de l’Antique permet aux artistes de recréer un contexte favorable au développement des arts, à la présentation d’un spectacle, à l’exposition d’une collection d’antiquités. L’utilisation de motifs antiques n’est pas seulement un prétexte esthétique pour conjuguer des formes aux variétés infinies (comme les grotesques à la Renaissance), elle permet de recréer l’espace du Mouseion, de la pinacothèque, dans lequel le visiteur peut admirer des œuvres antiques (authentiques ou sous forme de moulages) dans un décor à la sobriété classique. De plus, les frises pompéiennes, toutes semblables et différentes à la fois, résultant de l’agencement de motifs simples et aisément reproductibles, séduisent les partisans du développement des arts industriels.

Cette table ronde, réalisée dans le cadre du projet « Dire le Décor Antique » du labex TransferS (CNRS-ENS), associe des archéologues, des germanistes, des historiens de l’art, et des restaurateurs. Elle propose d’étudier l’historicité des interprétations des textes antiques et des vestiges matériels, ainsi que celle des réalisations qui en découlent. Quels sont les monuments qui ont inspiré les théories sur la polychromie et comment sont-ils regardés ? Quels sont les textes que l’on confronte aux vestiges archéologiques ? Quels sont les apports de la chimie et quelles en sont les limites ? Quelles sont les représentations de l’Antique que les nouveaux décors muraux véhiculent, tant du point de vue de l’iconographie que de la technique ? Existe-t-il des particularités nationales et/ou identitaires ?

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