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Dernière modification : 21 juillet 2017

Transferts culturels 2016-2017

Pays germaniques

 

14 octobre 2016

Histoire des institutions internationales

 

Irène Herrmann, Genève : L’universalité de la Croix-Rouge ou les limites d’un messianisme humanitaire ?

En 1863, cinq citoyens suisses créent un organisme charitable, bientôt connu sous le nom de Comité international de la Croix-Rouge, et qui entend porter secours aux militaires blessés en se fondant sur un réseau de sociétés nationales œuvrant dans le même sens. De fait, cette entreprise se distingue d’autres initiatives similaires par sa prétention à l’universalité. Le principe en est établi une première fois en octobre 1863, il est réaffirmé avec force au lendemain de la Première Guerre mondiale, avant d’être considéré comme l’une des sept valeurs fondamentales de l’institution, en 1965. Bizarrement, cette notion capitale a été rarement définie. Que signifie-t-elle ? Quels espaces recouvre-t-elle ? Comment est-elle mise en pratique ? Comment évolue-t-elle et pourquoi ? Répondre à ces questions permet sans doute de mieux comprendre le développement et le fonctionnement de l’humanitaire moderne. Mais au-delà de cet intérêt particulier, retracer la genèse de l’universalité affichée de la Croix-Rouge est une manière de déceler les limites et les œillères de l’internationalisme de ces 150 dernières années. En creux, l’analyse de ces frontières et de leurs transformations devrait donner des indications sur la prégnance d’autres marqueurs identitaires, comme sur les volontés messianiques que ceux-ci sont susceptibles de générer.

 

Guillaume Tronchet et Dzovinar Kevonian, Paris : L’espace social de la cité universitaire internationale de Paris (années 1920-années 1990)

La Cité internationale universitaire de Paris (CIUP) est un espace social traversé de dynamiques complexes, en apparence contradictoires : projet universitaire parisien, investi dès l’origine par les pouvoirs publics français d’une ambition nationale à dimension à la fois sociale (développer le parc de logement étudiant de la capitale selon les normes hygiénistes les plus en pointes), impériale (attirer à Paris les élites d’une jeunesse mondiale en formation pour accroître l’influence française) et pacifiste (favoriser, au lendemain de la Grande Guerre, les échanges entre ces jeunesses cosmopolites afin de prévenir le déclenchement de futurs conflits internationaux), la CIUP doit l’essentiel de son développement à des réseaux et à des financements transnationaux. Envisager cet aspect avec sérieux doit conduire le chercheur à décentrer le regard, à provincialiser le point de vue franco-français des « pères fondateurs » de la CIUP et le nationalisme méthodologique dont leur discours est le véhicule, au profit d’une lecture multipolaire et transnationale, afin d’envisager la CIUP comme le produit de la circulation d’élites cosmopolites investies dans des dynamiques de légitimation nationales et internationales. On présentera ici les recherches actuellement en cours dans cet esprit.

 

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