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Dernière modification : 24 mai 2017

LI Jianming

Université Fudan, Shanghai (Chine)
Invité du labex TransferS – avril 2017

LI Jianming - Invité du labex TransferS - avril 2017

Durant le mois d’avril 2017, le labex TransferS accueille LI Jianming, professeur d’histoire moderne et contemporaine à l’Université Fudan, Shanghai (Chine).

 

Les conférence auront lieu en chinois avec présence d’un traducteur

 

Conférences du Pr. Li Jianming - avril 2017
Crédits : ENS / ANR-10-LABX-0099

La culture politique à l’époque de la fondation des États-Unis

 

Vendredi 7 avril 2017 – 17h30-19h30 salle Weil, ENS, 45 rue d’Ulm
icône vidéo Le concept de démocratie moderne : formation et signification 

La démocratie figure depuis longtemps au rang des notions clés du discours politique mondial ; mais les récits historiques qui retracent la formation de la démocratie moderne s’intéressent généralement à l’héritage de la République romaine, au système représentatif et au Parlement de l’Angleterre médiévale ou à la Révolution et aux Lumières du XVIIIe siècle en France, négligeant voire omettant l’importance de la Grèce antique et de la Révolution américaine au XVIIIe siècle. Or la notion de démocratie que nous connaissons aujourd’hui est issue de cette époque de la révolution américaine, après avoir traversé toute une série d’affinages, d’extensions et de compléments. Les acteurs de la révolution américaine ont engagé de vifs débats autour du concept de démocratie ; à l’aide des ressources offertes par l’expérience et la réflexion de la cité athénienne, ils ont élargi et modifié la signification de la démocratie dans le contexte linguistique complexe de la révolution, en établissant la distinction entre « démocratie pure » et « démocratie représentative », démocratie ancienne et démocratie moderne, et en favorisant la convergence entre démocratie et république ; c’est ainsi qu’ils ont forgé le concept de démocratie moderne, et toute l’idéologie qui lui est associée.

 

Vendredi 14 avril 2017 – 17h30-19h30 salle Weil, ENS, 45 rue d’Ulm
icône vidéo La Chine et l’Amérique en 1776 : analyse comparative de la culture politique au XVIIIe siècle

Deux tendances nouvelles ont fait leur apparition dans l’historiographie récente des États-Unis : la première consiste à remettre en cause la « théorie du retard chinois », l’autre à minimiser l’importance de la révolution américaine dans l’histoire du développement politique moderne. Une comparaison sommaire de la culture politique de la Chine et des États-Unis aux abords de l’année 1776 nous fournit une référence pour l’examen de ces deux tendances historiographiques. La Chine de Qianlong est certes une « superpuissance » dans le monde de l’époque, mais c’est aussi un société oppressive, axée sur l’autorité et fondée sur des rapports de domination et de servitude. Les préoccupations principales du groupe dirigeant sont de maitriser le peuple et contrôler la société, afin de consolider le pouvoir d’une minorité. En 1776, les États-Unis viennent de proclamer leur indépendance ; la route à prendre est encore incertaine, mais l’élite qui œuvre à la fondation du pays se base sur une conception dichotomique (liberté/esclavage) du monde pour tenter d’établir un « gouvernement libre » destiné à préserver l’égalité et les droits, et d’intégrer dans la société le pouvoir relativement neutre de l’État pour aider ses citoyens dans la « recherche du bonheur ». On voit bien dès lors que pour comprendre les voies divergentes empruntées par la Chine et les États-Unis au cours de leur histoire, outre les dimensions institutionnelle et technologique, il convient de prendre en compte l’aspect de la culture politique.

 

Vendredi 28 avril 2017 – 17h30-19h30 salle Weil, ENS, 45 rue d’Ulm
icône vidéo Idéologie et narration historique de la Révolution américaine

Dans l’histoire mondiale moderne, les révolutions ont généralement une teneur idéologique importante, mais l’écriture de l’histoire de ces révolutions entretient souvent des rapports complexes avec l’idéologie. La narration historique de la Révolution américaine dans les milieux de l’historiographie aux États-Unis a connu un passage manifeste du « paradigme du whiggisme » à une « nouvelle historiographie de la Révolution américaine » ; la révolution s’est ainsi vue réécrite, la révolution politique menée par les « pères fondateurs » se transformant en révolutions au pluriel, où les gens ordinaires et les groupes marginalisés tenaient le rôle principal. Dans cette mutation, les courants comme le populisme, le multiculturalisme et le féminisme ont subtilement interagi avec l’écriture de la révolution. Cette histoire reconstruite de la révolution américaine, dotée d’une forte charge idéologique, a progressivement pénétré depuis les marges de la sphère académique jusqu’en son centre, et fournit de nouveaux éléments d’information et de réflexion à toutes sortes de radicalismes qu’on peut trouver de nos jours aux États-Unis.

 


Li Jianming est professeur d’histoire américaine à l’université Fudan de Shanghai. Ses recherches portent principalement sur l’histoire américaine du XXe siècle, dans ses aspects politiques, sociaux, économiques, culturels. Il s’intéresse notamment à des thématiques comme l’historiographie du XXe siècle, le concept de démocratie, la Révolution américaine, les colonies, la guerre d’indépendance, les politiques économiques, les relations avec les Indiens…

Principales publications (en chinois) : Visions de l’autre rive : Réflexions sur l’écriture de l’histoire (2012) ; Culture et talent des historiens (2007) ; L’époque de la fondation des États-Unis : 1585-1775 (2001) ; Les régions frontières de la culture : les relations culturelles entre les Indiens d’Amérique et les colons blancs (1994) ; La grande aventure : biographie de Theodore Roosevelt (1994) ; Les années de la grande transition : une étude du mouvement progressiste aux États-Unis (1992).

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