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Dernière modification : 7 décembre 2016

Abdelfattah ICHKHAKH

Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat (Maroc)
Invité de l’AOrOc - Février 2016

Abdelfattah Ichkhakh - invité du labex TransferS - février 2016

Durant le mois de février 2016, le labex TransferS et Véronique Brouquier-Reddé (AOrOc) accueillent Abdelfattah ICHKHAKH, conservateur principal et inspecteur des monuments historiques et des sites archéologiques de Mogador-Essaouira, chercheur associé à l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP), Rabat (Maroc).

 

Les monuments religieux de Maurétanie tingitane

L’objet des recherches à l’ENS est d’exploiter les données de fouilles et d’études architecturales menées sur les temples païens de Volubilis, Banasa, Thamusida et Lixus, réunies depuis 1995 par l’équipe franco-marocaine dans le cadre de la coopération entre l’INSAP et AOrOc. Ces différentes opérations revêtent un intérêt patrimonial de premier ordre puisqu’elles permettent de mieux cerner les permanences et l’évolution de l’architecture religieuse au Maroc antique. Les Phéniciens, les Maurétaniens et les Romains ont laissé leurs empreintes. La présence d’un tophet tardif à Volubilis avec plus de neuf cents stèles votives associées à des vases cinéraires remplis d’ossements animaux rappelle l’influence importante de Carthage dans la vie religieuse jusque dans le nord du Maroc. L’étude des ossements du sanctuaire B de Volubilis remet en cause les précédentes identifications des espèces sacrifiées et apporte de nouvelles données sur la connaissance des rites maurétaniens et romains en Afrique. Jusqu’à présent, nous disposions d’une documentation ancienne, ne reposant sur aucune étude spécialisée fiable. Grâce aux nouveaux plans des édifices, il est possible d’observer leur évolution et leur diversité : autel, tophet, sanctuaire à cour, temples géminés, temples sur podium à une ou à multiples cellae (entre une et sept). À titre d’exemple, les temples à plusieurs cellae sur podium n’ont pas été construits d’un seul jet. Avec des plans initiaux différents, ce type architectural est adopté à la même époque -au début du IIe s. ap. J.-C.- à Banasa et à Volubilis, et sans doute à Sala, mais il n’est pas attesté à Lixus, ni ailleurs en Afrique antique.

 

Programme

Mercredi 10 février - de 16h à 18h - ENS, Salle F, 45 rue d’Ulm Paris 5e

  • Recherches sur la Maurétanie occidentale
  • Conférence du Pr. Abdelfattah ICHKHAKH - 10/02/16
    Crédits : ENS / AOrOc
  • La Maurétanie — nom du Maroc antique avant l’avènement de Rome —, est un territoire, une culture et une histoire, ancrée dans la Méditerranée et en connexion avec le reste de l’Afrique du Nord. Un territoire qui ne s’arrête qu’aux portes de Carthage (Tunisie actuelle), aux alentours de l’oued Ampsaga (Oued Kébir d’aujourd’hui). L’avant-scène du continent, qui regarde l’Europe méridionale, était alors occupée, à l’ouest de Carthage, par les Libyens, les Numides et les Maures. L’histoire et l’archéologie de la Maurétanie occidentale seront présentées essentiellement à partir de travaux récents sur cette période qui demeure malgré tout très mal connue. Il faut souligner que le mutisme des textes ne permet pas d’esquisser les grandes lignes historiques de ce territoire sur lequel les chroniqueurs grecs et latins ont tissé des légendes car, au-delà des colonnes d’Hercule, le monde d’antan s’arrêtait. Les recherches archéologiques sur la Maurétanie de l’ouest, commencée il y a presque cinquante ans, ont montré que cette partie de l’Afrique du Nord était largement ouverte sur le monde méditerranéen. Jusqu’à une date récente, le nombre des sites maurétaniens était réduit à quelques points, principalement Lixus, Banasa, Mogador, Kouass… L’état des recherches permet aujourd’hui d’avoir une vision assez complète et précise sur la répartition des établissements, sur l’occupation du territoire et sur l’urbanisme et l’urbanisation de Maroc antique. Les prospections archéologiques récentes, les fouilles programmées et la révision partielle du matériel archéologique entreposé dans les réserves des musées, dans le cadre de travaux de coopération et aussi d’études universitaires, ont considérablement enrichi la carte archéologique du Maroc à l’époque maurétanienne.

 

Mercredi 17 février - de 16h30 à 18h30 - ENS, Salle F, 45 rue d’Ulm Paris 5e

  • L’architecture de terre au Maroc antique : état de la question
  • Conférence du Pr. Abdelfattah ICHKHAKH - 17/02/16
    Crédits : ENS / AOrOc
  • Play Depuis les premières recherches archéologiques au Maroc, débutées il y a presque un siècle, les fouilleurs ayant pour seul objectif d’atteindre le sol romain (en béton, pierre ou mosaïque) n’ont signalé la présence d’architectures de terre que très rarement, par méconnaissance. Encore faut-il que les traces de cette architecture soient bien visibles et observables à l’œil habitué aux différents types d’appareil en pierre. Quand cette architecture est observée, la confusion au niveau du vocabulaire est grande, et c’est le plus souvent pour évoquer des constructions « indigènes » ou anciennes ou encore de basse époque (médiévales), mais nullement romaines. Il est vrai que la terre a fait partie des matériaux élémentaires mis en œuvre dès les premiers abris ou constructions phéniciennes, mais nous n’avons finalement que très peu d’indications sur cet art de bâtir ancestral, longtemps occulté sur certains sites et ignoré sur d’autres. Stimulés par un regain d’intérêt pour cette architecture « émergente », nous proposons ici de dresser un bilan sur ce qui a été écrit et d’apporter un nouveau regard soucieux de faire progresser la connaissance et de mieux saisir l’histoire de cette culture constructive dans le Maroc antique à partir des exemples de Kachkouch, Tamuda, Rirha, Volubilis, Sidi Said, Thamusida. Ce bilan s’inscrit dans le cadre du programme TERMaghreb (PSL), mené par les membres d’AOrOc.

 


Abdelfattah ICHKHAKH, conservateur principal et inspecteur des monuments historiques et des sites archéologiques de Mogador-Essaouira, chercheur associé à l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat (Maroc) et à AOrOc depuis 1992. Diplômé du 3e cycle des Études Supérieures de l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine de Rabat (option archéologie préislamique), conservateur-adjoint du site archéologique de Volubilis (1993-2001), A. ICHKHAKH est archéologue, spécialiste de la Maurétanie occidentale (Maroc actuel). Il a dirigé ou collaboré à différentes fouilles sur les principales villes antiques du Maroc (Volubilis, Sala, Banasa, Zilil, Lixus, Mogador, Rirha, Kouass…) dont certaines menées avec des membres d’AOrOc.

Ouvrages notables :

  • Volubilis : de mosaïque à mosaïque, Paris, 1998. (en collaboration avec H. Limane, A. Chergui et R. Rebuffat).
  • Carte archéologique du Maroc antique, Le Bassin du Sebou - 2, À l’embouchure du Sebou, Cartes Kénitra-Sidi Yahia du Gharb, Rabat, VESAM II, 2012. En collaboration avec Akerraz A., Limane H., Rebuffat R. (dir.), Rebuffat R. (texte de), Akerraz A., Brouquier-Reddé V., Coltelloni M., El Harrif F., Kbiri Alaoui M., Lenoir E., Lenoir M., Limane H., Napoli J., Oumlil A., Poignant A. Portelli A.

 

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